sábado, 10 de octubre de 2015

Critique littéraire
Baudelaire (1947)
Résumé
De Baudelaire, Sartre affirme qu'il n'a eu que la vie qu'il méritait. Le carcan familial, la perpétuelle gêne financière et jusqu'à la maladie mélancolique qui l'a entraîné vers la mort, tout cela Baudelaire l'a voulu, cherché. Car « l'attitude originelle de Baudelaire est celle d'un homme penché ». Il accepte sans rébellion la morale qui le condamne (Sartre parle du procès des Fleurs du Mal) et recherche même cette condamnation. Car Baudelaire a besoin de juges pour institutionnaliser sa « singularité ». « C'est au sein du monde établi que Baudelaire affirme sa singularité… Le révolté a soin de maintenir intact les abus dont il souffre pour pouvoir se révolter contre eux ».


Polémique

Les interprétations auxquelles se livrent Sartre dans cet ouvrage sont très discutables. On pourrait résumer ainsi sa thèse : Baudelaire a raté sa vie, il n'a pas fait le choix d'user de sa liberté et de fonder ses propres valeurs. Le premier reproche qu'on pourrait adresser au Baudelaire de Sartre vise la légitimité du propos : de quel droit Sartre s'autorise-t-il à juger ainsi la vie de Baudelaire ? Le second reproche viserait la forme de l'ouvrage : Sartre parle de l'homme Baudelaire et non du poète. Les références aux poèmes sont toujours orientées par le parti pris global de l'essai, aucune place n'est vraiment faite à l'œuvre. À chaque page, Sartre répète que Baudelaire n'a pas eu le courage de renverser toutes les valeurs dont il pressent l'inanité. Nulle compassion de la part du philosophe, mais une intransigeance froide. Cela laisse penser que, pour Sartre, toute compassion du lecteur pour Baudelaire relèverait de la lâcheté et devrait susciter en lui la révolte qu'exige la liberté.

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