Qu est-ce que
l’existentialisme ?
L’existentialisme
est un courant de philosophie plaçant au cœur de la réflexion l’existence
individuelle, la liberté et le choix personnels, thèmes qui furent traités en
littérature aux XIXe et XXe siècles par des écrivains associés à ce mouvement
de pensée.
Qu’est-ce que
l’existentialisme?
L’existentialisme
est un courant philosophique et littéraire qui postule que l'être humain forme
l'essence de sa vie par ses propres actions, en opposition à la thèse que ces
dernières lui sont prédéterminées par de quelconques doctrines théologiques,
philosophiques ou morales. L'existentialisme considère donc chaque personne
comme un être unique qui est maître, non seulement, de ses actes et de son
destin, mais également, pour le meilleur comme pour le pire, des valeurs qu'il
décide d'adopter.
Thèmes abordés
Opposé aux grands
systèmes philosophiques et englobant des vues d’une grande diversité,
l’existentialisme se caractérise par des grands thèmes liés à une préoccupation
majeure : l’existence individuelle déterminée par la subjectivité, la liberté
et les choix de l’individu.
Individualisme
moral
Plusieurs
écrivains existentialistes reprirent l’idée de Kierkegaard (XIXe siècle) selon
laquelle l’homme doit choisir sa propre voie sans se référer à des critères
universaux. S’opposant à la conception traditionnelle du choix moral qui
implique de juger objectivement du bien et du mal, les existentialistes
n’admettaient pas qu’il existe une base objective et rationnelle aux décisions
morales. Au XIXe siècle, Friedrich Nietzsche déclarait qu’il incombait à
l’individu seul de décider de la valeur morale de ses actes et des actions
d’autrui.
Subjectivité
Tous les
existentialistes accordaient une importance capitale à l’engagement personnel
et passionné dans la recherche du bien et de la vérité. Aussi cherchaient-ils à
démontrer que la science n’est pas si rationnelle qu’on le suppose communément.
Pour Nietzsche, par exemple, l’hypothèse scientifique qui attribue un caractère
ordonné à l’Univers est au fond une fiction qui ne se justifie qu’en tant
qu’hypothèse de travail.
Choix et
engagement
Le thème le plus
marquant de l’existentialisme est sans doute celui du choix. La plupart des
existentialistes font de la liberté de choix le trait distinctif de l’humanité
considérant que les êtres humains ne sont pas programmés par nature ou par
essence à la façon des animaux ou des plantes. Par ses choix, chaque être
humain crée sa propre nature. Selon une formule devenue célèbre de Jean-Paul
Sartre, « l’existence précède l’essence ». Aussi le choix est-il central dans
l’existence humaine, et il est inéluctable; même le refus du choix est un
choix. La liberté de choix implique engagement et responsabilité. Parce qu’il
est libre de choisir sa propre voie, l’homme doit, selon les existentialistes,
accepter le risque et la responsabilité inhérents à son engagement, quelle
qu’en soit l’issue.
Anxiété et angoisse
Kierkegaard
pensait qu’il est essentiel pour l’esprit de reconnaître que l’on n’éprouve pas
seulement de la peur face à certains objets spécifiques mais aussi un sentiment
général d’appréhension, qu’il appela « angoisse » et qu’il interprétait comme
l’invitation faite par Dieu à chaque individu à s’engager dans une voie qui
soit bonne pour lui. Le terme « angoisse » (en allemand Angst) acquit une
importance similaire dans l’œuvre de Martin Heidegger. Selon le philosophe
allemand, l’angoisse mène l’individu à la confrontation avec le néant et à
l’impossibilité de trouver une raison ultime aux choix qu’il doit faire. Dans
la philosophie de Sartre, le terme de « nausée » désigne l’état d’esprit d’un
individu qui prend conscience de la pure contingence de l’Univers, et celui d’«
angoisse » est employé pour qualifier la conscience de la totale liberté de
choix à laquelle se confronte à tout instant l’individu.
Existentialisme
et littérature
Du fait que de
nombreux philosophes existentialistes eurent recours à des formes littéraires
pour véhiculer leur pensée, l’existentialisme fut un mouvement aussi fécond en
littérature qu’en philosophie. Les romans de l’écrivain juif de Prague Franz Kafka,
tels que le Procès (1925) et le Château (1926) mettent en scène des individus
isolés, luttant seuls contre une bureaucratie insaisissable et menaçante. Les
thèmes de l’anxiété, de la culpabilité et de la solitude propres à Kafka
reflètent l’influence de Kierkegaard, de Dostoïevski et de Nietzsche. On peut
également discerner l’influence des penseurs existentialistes dans les romans
d’André Malraux et dans les pièces de théâtre de Sartre. L’œuvre d’Albert Camus
est également associée à l’existentialisme en raison des grands thèmes abordés
par l’existentialisme, comme celui de l’apparente absurdité et la futilité de
la vie, de l’indifférence de l’Univers et de la nécessité de l’engagement en
faveur d’une cause juste. On retrouve également ces thèmes dans le théâtre de
l’absurde, notamment dans les pièces de Samuel Beckett et d’Eugène Ionesco.
Caractéristiques
de l’existentialisme
· L’écrivain existentialiste est
socialement politiquement engagé.
· Il est autant philosophe qu’auteur.
Ses récits et son théâtre ont pour arrière-fond une philosophie où «
l’existence précède l’essence » (Sartre), faisant de la liberté, de la
responsabilité et de l’angoisse le propre de l’être humain.
· Le récit existentialiste présente
souvent un même cadre narratif de base, composé d’une situation extrême, d’une
crise existentielle et d’un choix existentiel qui mènent toujours à une
solution ambiguë.
· Le récit existentialiste aborde trois
thèmes majeurs et récurrents : l’absurde, la liberté et le rapport à autrui.
· Le ton du discours existentialiste est
d’une franchise qui peut parfois s’avérer crue.
· Le style existentialiste est
minimaliste, presque antilittéraire.
· La narration n’est pas omnisciente et
utilise le « je » subjectif.